Le lien entre politique et finance s’est encore confirmé cette semaine.
Et cette fois, c’est la France qui subit.
La France dit stop à Bayrou ?
Comme je te l’avais expliqué dans une précédente newsletter, le Premier ministre François Bayrou avait lancé un vote de confiance le 8 septembre.
L’objectif était d’obtenir le soutien des parlementaires pour appliquer son plan de réduction budgétaire.
Aucune surprise de ce côté-là : 194 voix pour, 364 contre.
Le vote a été perdu.
Le Président Emmanuel Macron a donc nommé un nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui devra à son tour composer un gouvernement.
Comme les marchés anticipaient déjà ce scénario, l’annonce n’a pas eu de véritable impact immédiat.
Les baisses liées à l’incertitude politique avaient déjà été intégrées il y a plusieurs semaines.
Une conséquence directe de ce vote
Tu te souviens peut-être qu’en mai dernier, l’agence de notation Moody’s avait abaissé la note des États-Unis.
Cette fois, c’est l’agence de notation Fitch qui a fait de même pour la France, le vendredi 12 septembre.
Pourquoi cette décision ?
Le rapport est long, mais les points principaux sont les suivants :
- Le déficit budgétaire tourne autour de 5% du PIB
- La dette reste élevée
- L’incertitude politique pèse lourd sur les perspectives
Ces éléments s’additionnent et renforcent l’image d’une situation fragile pour la France…
Ok Bobby, mais concrètement, quelles conséquences ?
Les conséquences probables
La première conséquence visible est la hausse du taux de l’OAT 10 ans.
Comme je te l’avais expliqué ici, quand les rendements d’une obligation montent, ça reflète un risque perçu plus élevé par les investisseurs.

Pour toi, au quotidien, tu ne verras pas encore de grande différence.
Mais du côté des banques et des investisseurs, l’impact risque d’être plus important, parce que quand l’OAT monte, le prix de l’argent à long terme monte aussi.
Les banques doivent ajuster leurs taux à la hausse pour continuer à faire de la marge.
Autrement dit : les nouveaux crédits risquent de coûter plus cher et la capacité d’emprunt pourrait diminuer.
Tu la vois venir, la spirale négative qui s’entretient ?
Et après ?
Je pense que l’incertitude économique et politique en France risque de durer.
La question budgétaire ne va pas se régler rapidement.
Le temps que le gouvernement se mette en place, que ses lois soient proposées puis votées (si elles passent un jour…), on peut s’attendre à une longue période d’instabilité.
Passons maintenant à un sujet qui concerne aussi bien la France, que le monde entier.
La prochaine réunion du FOMC
Les 16 et 17 septembre, on saura si la banque centrale américaine (la Fed) décide de baisser ses taux directeurs.
Les marchés semblent déjà anticiper une décision en ce sens.
Comment je le sais ?
Presque tous les marchés sont au vert, y compris du côté des cryptos.
Mais ce qui peut surprendre, c’est que l’inflation est repartie à la hausse aux USA, à 2,9% en août selon le dernier rapport de l’IPC.

On est donc plus proche de 3% que des 2% visés par la Fed.
Et pourtant, les anticipations restent orientées vers une baisse des taux.
Comment l'expliquer ?
Après avoir fait mes recherches, j’ai trouvé que le débat tourne surtout autour de l’emploi et de l’activité.
La Fed craint que des taux “trop hauts” pèsent trop lourdement sur la croissance et l’emploi.
Et à juste raison, le marché du travail américain donne déjà des signes de faiblesse :
Les créations d’emplois ont presque stagné en août, les chiffres officiels de l’emploi ont été révisés à la baisse, et les demandes d’allocations chômage restent proches d’un plus haut de quatre ans.
L’argument est donc simple : si les taux d’intérêt baissent, les entreprises empruntent moins cher, investissent plus facilement et relancent leurs embauches.
Sources :
Avertissement : il ne s’agit pas de conseils en investissement