En tant que trader, économiste volontaire, analyste financier à mes heures perdues, et surtout citoyen français, je me dois de suivre ce qui se passe dans mon pays.
Aux dernières nouvelles, je m’étais arrêté au 6 octobre, avec la démission du gouvernement de Sébastien Lecornu, moins de 24 heures après sa nomination.
Dans ma tête, l’affaire était réglée : le président allait (encore) chercher un remplaçant.
À ma grande surprise, non.
Le dénouement de l’affaire Lecornu
Tout ça n’était qu’une stratégie bien préparée.
Quatre jours plus tard, le 10 octobre, Emmanuel Macron renomme Sébastien Lecornu Premier ministre, avec pour mission de former un nouveau gouvernement et de gérer le dossier budgétaire pour 2026.
Mais pourquoi toute cette manoeuvre ?
Parce qu’avant sa démission, notre ancien (et désormais nouveau) Premier ministre avait composé une équipe ministérielle qui ne plaisait ni à certains alliés de la majorité, ni à l’opposition.
Le risque et le destin qui l’attendaient étaient clairs : une motion de censure, des blocages et un gouvernement ne pouvant rien faire.
Pour éviter ça, Lecornu a préféré démissionner, ce qui lui permettait juridiquement de “faire tomber” son propre gouvernement et de repartir sur une meilleure base.
Lors de sa reconduction, il a pu proposer une nouvelle équipe en prenant soin de renégocier les équilibres politiques avec les partenaires de la majorité.
Ah nos politiques, qu’ils sont ingénieux quand il s’agit de faire des affaires !
Sauf que ces manoeuvres se déroulent dans un contexte compliqué.
La majorité présidentielle n’a toujours pas assez de sièges à l’Assemblée pour faire facilement passer les lois.
Du coup, elle ne peut pas gérer le budget comme elle le souhaite.
Les oppositions ont même tenté d’en profiter en déposant plusieurs motions de censure pour faire à nouveau tomber le gouvernement.
Mais aucune n’a abouti : les partis veulent bien affaiblir un adversaire, mais pas pour autant en faire gagner un autre.
Une situation pas très au goût des agences de notation
C’est dans ce climat d’instabilité que l’agence S&P a abaissé la note de la France à A+ le 17 octobre, évoquant des doutes sur la capacité du pays à maîtriser ses finances publiques.
Il y a de quoi en même temps...
Une décision qui rappelle celle prise par l’agence Moody’s il y a quelques mois à propos des États-Unis pour des raisons similaires (déficit budgétaire elevé et tensions politiques internes).
Mais rassurons-nous, la France n’est pas le seul pays à inquiéter.
Le 14 octobre, le Fonds monétaire international a publié son rapport sur les perspectives économiques mondiales.
Source : Fonds monétaire international
Pour la France, le FMI s’attend à une croissance faible et à une dette publique toujours élevée.
En comparaison avec ses voisins européens, la situation n’est pas catastrophique, mais au niveau mondial, elle reste discutable.
Avertissement : il ne s’agit pas de conseils en investissement
Ps : Je ne donne pas de solution, je me contente d'interpréter les faits. Je n’ai pas la prétention de juger les décisions politiques ou économiques, ni d’entrer dans tous les détails.
