Une banque sans patron !
C’est la promesse que j’ai vue dans une publicité.
Mais est-ce vraiment le cas ?
Banques mutualistes et banques commerciales
Quand on pense aux banques, on imagine souvent le modèle classique des banques commerciales : des actionnaires, des dividendes et une logique ultime de profit.
Il existe pourtant un autre modèle, très présent en France : les banques mutualistes.
La publicité met justement en avant ce modèle.
Et concrètement ?
Dans une banque commerciale, la propriété revient aux actionnaires.
L’objectif principal est de dégager un bénéfice et de verser des dividendes.
Des banques commerciales comme BNP Paribas ou Société Générale fonctionnent de cette façon.
Dans une banque mutualiste, la banque “appartient” à ses clients.
On en devient sociétaire en achetant des parts sociales.
Les résultats sont surtout mis en réserve et peuvent donner lieu à un intérêt sur les parts sociales.
Parmi elles, on peut citer le Crédit Mutuel ou la Banque Populaire.
Tu vas me dire OK Bobby, mais dans les faits, qu'est-ce que ça change ?
Pour un client classique, pas grand-chose.
Les services proposés restent similaires : compte courant, carte bancaire, crédit, épargne.
La différence se voit surtout dans la gouvernance et la philosophie de la banque.
Des règles de fonctionnement différentes
Banques mutualistes
Je t'ai dit qu’on pouvait acheter des parts sociales pour devenir sociétaire d’une banque mutualiste.
Pour autant, ça ne donne pas plus de pouvoir.
Chaque sociétaire dispose d'une seule voix lors des votes, qu'il ait une part ou dix.
Mais dans les faits, les sociétaires votent rarement, parce que leur rôle n'est pas vraiment mis en avant.
Beaucoup ignorent même qu'ils ont ce droit...
Banques commerciales
Dans une banque cotée, plus tu as d’actions, plus ton pouvoir de vote est important.
Celui qui détient le plus d'actions a logiquement plus de poids dans les décisions.
Les gros actionnaires peuvent orienter la stratégie de la banque selon leurs intérêts.
Sans patron ne veut pas dire sans direction
L’argument “sans patron” n’est pas vrai.
Une banque mutualiste a un conseil d'administration élu parmi les sociétaires, et des assemblées générales qui fixent les grandes orientations.
Elle a aussi un directeur général et des équipes de direction comme n'importe quelle entreprise.
Localement, la banque est une coopérative de clients.
Mais au niveau national, il peut exister une entité cotée avec des actionnaires (comme c’est le cas pour le Crédit Agricole).
Pourquoi les banques mutualistes existent ?
À l'origine, elles permettaient aux personnes modestes d'accéder aux services bancaires.
Les artisans, les agriculteurs et les ouvriers se regroupaient pour créer leur propre banque et s'accorder mutuellement des prêts.
Aujourd’hui, elles revendiquent une approche plus locale et collective, financent des projets régionaux et soutiennent l’économie de proximité.
La différence annoncée, c’est que la rentabilité sert surtout à consolider la banque et à améliorer les services, plutôt qu’à rémunérer des actionnaires externes.
Mais une banque mutualiste reste une entreprise qui doit être rentable pour durer.
Sociétaire ou pas, tu restes un client : les conseillers ont des objectifs commerciaux.
Et si tu veux mon avis, je pense qu’une partie de ce discours "sans patron" relève d'un bon marketing.
Avertissement : il ne s’agit pas de conseils en investissement
